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5 août 2013

Le Huit de Ŝargan - Lac de Zaovine (Serbie)

Lundi 5 août

Peut-être avez-vous vu le film d’Emir Kusturica « La vie est un miracle ».

Dans ce film sur l’amour entre un serbe et une bosniaque pendant la guerre, le personnage principal du film est un petit train touristique. J’ai découvert en préparant le voyage que ce train existe bel et bien, il se nomme le 8 de Ŝargan, parce qu’il s’enroule autour d’une montagne afin de franchir le dénivelé, formant un 8.  J’ai appris aussi que Kusturica a créé un village à l’ancienne, sorte de musée/complexe touristique. Alors, un peu pour faire plaisir à Ivann qui est dans sa période train, et surtout pour revoir les paysages magnifiques qui sont dans le film, j’ai prévu ce petit crochet en Serbie avant de rejoindre Sarajevo.

La vie est un miracle, surtout quand on trouve une machine à laver dans les campings. Notre hôte nous permet de laver les deux tonnes de fringues qui commencent à s’entasser de façon anarchique dans les valises. Il propose également à la location un appartement tout équipé pour 5/6 personnes. Et la différence de prix, 30 euros l’appart, 20€ l’emplacement avec la tente, me fera réfléchir à deux fois si un jour je reviens dans le coin.

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Je fais un saut avec Ivann à la gare de Mokra Gora, histoire de réserver des billets pour le train, et pour trouver un ATM. Mais il n’y a rien par ici, la première tirette se trouve à plus de 50 bornes. Il va falloir se débrouiller autrement. Je règle les billets par cb à une guichetière/dragon qui a oublié que la période titiste est terminée depuis belle lurette.
Ivann est comme un dingue devant les vieilles locomotives et il faut que je m’arme de patience pour lui faire comprendre qu’il doit en avoir, lui aussi, avant de prendre le « train vieux ». 

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Nous revenons en famille pour manger un bout dans le restau de la gare. Nous commandons une assiette de spécialités locales : des haricots lingots, des sortes de cheveux d’anges surprenants (c’est fait avec quoi ?), de la viande séchée type viande de grison, de la crème des montagnes au goût inimitable, du « pain frit » identique à ce que l’on trouve en Italie du côté de Parme et du kashkaval pané (du fromage pané).

Vers 13h30 on embarque.

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Nous sommes dans le premier wagon et nous passons notre temps entre la plateforme extérieure et les banquettes en bois de la rame. Pendant deux heures, le train serpente dans un paysage forestier, passant de tunnels en tunnels, s’arrêtant pour les pauses photos aux différents belvédères, dans les gares où a été tourné le film.

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Le train lui-même est un petit musée ferroviaire avec ses différents wagons d’époques différentes. Les banquettes en bois, des poêles à charbon, la liste des anciens tarifs, les petits zincs de la « première classe », tout contribue à un petit retour dans le temps. C’est franchement agréable et à ne pas manquer. Surtout pour les mômes qui s’amusent comme des petits fous. Un manège grandeur nature.

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Après la balade ferroviaire, nous partons en voiture pour le lac de Zaovine. Nous passons une espèce de col sur une route qui n’est plus goudronnée. Nous sommes en plein cœur du parc de la Tara que Kusturica préside. En plein milieu aussi, des paysages de « La vie est un miracle ». L’équilibre entre cette nature généreuse, ces forêts de conifères sauvages où vivent ours et loups entre autres, et la présence de l’homme discrète mais omniprésente, avec ses maisons de bois typiques et les champs fauchés, est parfait. L’un ne pourrait aller sans l’autre.

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Sur un replat, nous voyons une vieille femme filer de la laine, pendant que trois aigles aux ailes déployées tournent au-dessus de nos têtes.
Plus loin, tout en bas, le barrage de Zaovine forme une vaste étendue liquide qui s’insère parfaitement dans le décor.

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Nous en faisons le tour sur des montagnes russes, passant d’un bras à l’autre, d’un ancien vallon désormais submergé à une multitude de petites criques et baies. Décidemment, dans ce coin d’Europe, il faut apporter un bateau avec soi pour être le Roi du monde.

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Autour de la digue, un camping plus ou moins sauvage s’est développé. Des jeunes gens campent, vont s’amuser sur une sorte de petite plage, s’embarquent sur des petits bateaux pour les plus chanceux, cannes à pêche en main.

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Il existe une espèce de conifère endémique dans ces régions. Il est vraiment difficile de les reconnaître, pour des profanes comme nous, dans cet océan sylvicole. Ce qu’on remarque, par contre, c’est la hauteur de ses arbres, c’est aussi l’entretien de ces forêts. Sur les versants ensoleillés, des pins presque parasols s’élèvent au-dessus de leurs congénères, les déposant de plusieurs mètres de haut.
Vous l’avez compris, je suis enchanté par les paysages.

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Pour faire plaisir à Louna, nous croisons sur le bord de la route, en train de se balader tranquilement, un cheval. Nous sommes obligés de nous arrêter pour lui dore "bonjour".

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Au camping, nous partageons quelques mots avec un jeune couple de français, et de leur petit garçon de deux ans, qui sont partis dans un road trip en camion aménagé jusqu’en novembre. Ils sont gentils, mais la fille, râle un peu sur les prix, l’absence d’internet, le temps, les routes, la bouffe, les gens… Comme un petit goût de retour à la maison...

 

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